Acrylique, plâtre et pigments sur 30 blocs de bois gravés, 60x300x5, 2018-2019
Cette pièce est inspirée de gros plans photographiques réalisés sur des roches faisant partie d’un chemin de randonnée. Elles ont subi à la fois l’érosion lente du temps mais aussi l’érosion forcée dû au frottement des pas des randonneurs.
J’ai retenu parmi ces gros plans photographiques 30 « schémas pertinents » qui traitent à la fois de l’aspect structuré des strates rocheuses, de leur aspect poli mais aussi du désordre de la végétation et des aspérités qui y affleurent.
Avec l’idée de recréer un dallage imaginaire, j’ai creusé à la gouge dans le bois ce que j’ai observé de ces strates rocheuses, comme une trame qui relie chacun des 30 fragments qui composent la pièce. Cette trame, loin de constituer un repère pour la composition, a été la clé d’une expression gestuelle aléatoire, imposant des contraintes physiques aux traits du pinceau et à l’encre.
Ce dallage imaginaire porte en lui l’essence même du chemin parcouru sans pour autant en être une copie. Voué à s’adapter au lieu où il sera exposé, il questionne l’importance du chemin pour l’espèce humaine et la nécessité, à travers celui-ci, de dompter le paysage pour le rendre accessible mais également plus sécurisé. Comment l’homme travaille-t-il le paysage ? Comment une simple sente devient-elle chemin et comment l’idée de chemin devient-elle la quête abstraite d’une vie humaine voire d’une histoire collective?